Le leitmotiv est tellement usé qu’il fait rire jusque dans les rangs du Rassemblement national (RN). « Le calme des vieilles troupes. » Comprendre : le don supposé de Marine Le Pen pour encaisser les remous. Depuis le 25 août et l’annonce par François Bayrou d’un vote de confiance, les lepénistes tentent de minimiser les conséquences d’une crise politique qu’ils comptent pourtant bien accélérer. Invité de l’université du Mouvement des entreprises de France (Medef), jeudi 28 août, Jordan Bardella a mesuré les doutes et les défiances suscités par un dégagisme pleinement assumé.
Sitôt connue l’échéance du 8 septembre à l’Assemblée nationale, le RN ne s’est pas contenté de sonner la chute du premier ministre, en associant ses voix à celles de la gauche. Ses deux têtes, Marine Le Pen et Jordan Bardella, cherchent à acculer Emmanuel Macron : « La dissolution ou la démission. » Dans les deux cas, cela donnerait un « retour aux urnes » anticipé susceptible d’alarmer les électorats sensibles à la stabilité politique du pays, ceux-là mêmes qui font encore défaut au RN – classes supérieures, milieux économiques, retraités.
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