Emmanuel Macron l’a affirmé : la réhabilitation doit devenir le principe premier de la fabrique de la ville. Martelé dans un discours prononcé le 4 mars à la Cité de l’architecture et du patrimoine, à Paris, ce message venait à l’appui de l’opération « Quartier de demain » dont on dévoilait ce jour-là le nom des finalistes.
Si sa portée écologique est largement neutralisée par l’avalanche de mesures antagonistes qui déferlent depuis le début de l’hiver – détricotage de la politique du zéro artificialisation nette, économies budgétaires sur la transition écologique –, il a eu le mérite d’alerter sur le rôle de l’architecture dans la réhabilitation du bâti ancien.
Alors que ce secteur prend une part croissante dans l’activité de construction, les architectes en sont de fait largement exclus. Les opérations de rénovation thermique qui se multiplient pour améliorer les résultats des diagnostics de performance énergétique sont le plus souvent mises en œuvre par des entreprises de travaux qui se contentent de piocher dans un catalogue de matériaux labellisés en cherchant à minimiser les coûts.
En résulte une uniformisation des paysages urbains (mêmes matériaux de façades, mêmes fenêtres, mêmes portes…), autant dire une dégradation du patrimoine du quotidien, sans garantie pour ce qui est du confort de l’habitat ni de la qualité intrinsèque des matériaux utilisés.
Rechercher la « consonance » entre ancien et nouveau
Le rôle de l’architecte consiste au contraire à travailler en finesse avec tout ce qui est là : l’orientation du bâtiment, la circulation naturelle de l’air selon que les pièces sont ou non traversantes, la nature du climat local, la disponibilité des matériaux en circuit court, l’esthétique du tissu urbain… De son intervention, on peut attendre un meilleur équilibre entre confort d’hiver et confort d’été, une économie de matériaux et d’émission carbone, une insertion plus harmonieuse dans l’environnement bâti… Elle est l’occasion en outre d’une amélioration globale de l’usage.
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