Bien mais peut encore mieux faire. L’organisme chargé de conseiller le gouvernement britannique sur sa politique climatique a émis, mardi 24 juin, un satisfecit après que le Royaume-Uni est parvenu à réduire ses émissions de CO₂ de 2,5 % en 2024 par rapport à 2023, et de 50,4 % depuis 1990.
« Le Royaume-Uni peut être fier de ses progrès pour réduire ses émissions », car c’est « la seule manière de ralentir le réchauffement climatique », a salué, dans un communiqué, le professeur Piers Forster, président par intérim du Climate Change Committee (CCC), après la publication d’un rapport par l’organisme.
Cette baisse des émissions de dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre, s’explique par la réduction du recours aux énergies fossiles dans l’industrie et pour produire de l’électricité, avec notamment la fermeture de la dernière centrale à charbon du pays en octobre 2024.
Près d’un véhicule sur cinq sur le marché est électrique
« Toutefois, le gouvernement doit faire davantage pour garantir que les gens perçoivent les bénéfices de l’action climatique sur leurs factures », et doit encore accélérer l’abandon des énergies fossiles, et le développement des énergies renouvelables, surtout en ces temps d’instabilité géopolitique, a tempéré M. Forster, alors que l’objectif final est d’atteindre la neutralité carbone (des émissions nettes égales à zéro) d’ici 2050.
Les experts préconisent notamment d’intensifier l’électrification des usages énergétiques, dans les transports, l’industrie ou encore pour le chauffage des bâtiments (pompes à chaleur, etc.).
Dans les transports, les émissions de CO₂ ont baissé pour la deuxième année consécutive, souligne le rapport qui y voit « un signe clair » que le changement est amorcé. Les véhicules électriques représentent désormais 19,6 % du marché, avec 1,5 million de modèles circulant sur les routes du Royaume-Uni, « ce nombre ayant presque doublé au cours des deux dernières années ».
« Décisions politiques courageuses »
Les experts attribuent en partie ces progrès aux politiques mises en place sous les précédents gouvernements conservateurs, ainsi qu’aux « décisions politiques courageuses » du gouvernement de Keir Starmer, le premier ministre du Royaume-Uni, arrivé au pouvoir en juillet 2024. Ce dernier a notamment relancé le secteur de l’éolien terrestre et a annoncé des investissements dans le captage et le stockage de carbone.
Le Royaume-Uni s’est engagé à réduire de 68 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990). Fin 2024, la baisse avait atteint 54 % (tous gaz à effet de serre compris), selon des chiffres provisoires du gouvernement publiés en mars.
Keir Starmer a annoncé en 2024 que le pays visait, comme temps de passage, une baisse « d’au moins 81 % » de ses émissions d’ici 2035.
