L’endroit, désert, semble comme laissé à l’abandon. Oublié de la République. En cette mi-mars, le premier étage du 19 rue de Constantine, siège du Haut-Commissariat au plan, dans le 7e arrondissement de Paris, a pris les allures d’un vaisseau fantôme. Seulement deux salariés, sur la dizaine recrutés en 2020, occupent encore les locaux, désœuvrés et anxieux. Voilà plusieurs mois que leurs confrères sont partis à Matignon suivre leur patron, François Bayrou, après la nomination, en décembre 2024, du président du MoDem à la tête du gouvernement. Clément Beaune, désigné le 5 mars pour reprendre la tête de l’organisme, doit lui redonner vie. Un sacerdoce pour ce fidèle du chef de l’Etat. « C’est un combat que je dois mener, le combat des idées », lance-t-il depuis son bureau avec vue sur la tour Eiffel.
Depuis sa nomination, l’ex-secrétaire d’Etat aux affaires européennes (2020-2022) essuie les sarcasmes. « Félicitations pour votre nomination à un poste dont on dit qu’il ne sert à rien », lui lance, le 7 mars, Pascal Praud, animateur vedette d’Europe 1, radio du groupe Bolloré, après l’avoir appelé par surprise pour répondre en direct dans son émission. « Le Haut-Commissariat a été créé pour permettre aux victimes du suffrage universel de ne pas pointer à la soupe populaire », cingle, cruel, le sénateur de l’Hérault, Christian Bilhac (Rassemblement démocratique et social européen), rappelant que l’ex-député de Paris a été balayé dans les urnes aux législatives de 2024.
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