Le groupe de discussion Signal créé par Mike Waltz, le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, afin d’évoquer, en mars, des frappes alors imminentes visant des terroristes houthistes, au Yémen, lui a finalement coûté son poste. L’erreur de jugement de Waltz a exposé l’administration Trump à de lourdes critiques, à un moment délicat. Elle a également troublé amis et alliés des Etats-Unis partout dans le monde.
D’autres erreurs de jugement continuent d’être commises. Pete Hegseth, le secrétaire à la défense, a constitué son propre groupe de discussion Signal pour évoquer l’opération menée au Yémen avec, entre autres, des amis et des proches. Hegseth a aggravé son cas en installant Signal sur son ordinateur de bureau, démontrant par là qu’il n’avait tiré aucune leçon de l’erreur initiale de Waltz.
Hegseth est familier des polémiques. On lui a notamment reproché d’avoir invité ou voulu inviter Elon Musk au Pentagone afin de l’informer des plans militaires américains en cas de guerre contre la Chine. Il est possible que Trump lui-même ait fait annuler à la dernière minute ce rendez-vous très peu judicieux.
Une vision outrageusement simpliste
Cet épisode, qui est venu s’ajouter à d’autres du même acabit, a entraîné le départ de cinq collaborateurs proches de Pete Hegseth, qu’il venait tout juste d’embaucher. Hegseth était à ce point embarrassé par les fuites dans la presse qu’il a menacé de passer au détecteur de mensonge plusieurs militaires de haut rang, parmi lesquels le chef par intérim de l’état-major interarmées. Le terme de « chaos » est désormais communément utilisé pour décrire ce qui se passe à la tête du département de la défense.
Cette incapacité à garantir la protection d’informations sensibles et ce manque de rigueur dans la prise de décision illustrent de façon exemplaire les problèmes les plus graves du second mandat de Trump. Lui-même et la plupart de ses principaux conseillers ne prennent pas suffisamment au sérieux l’enjeu de la sécurité nationale.
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