L’AVIS DU « MONDE » – A VOIR
Un bulletin d’information sur une chaîne de télévision britannique. En Somalie, une attaque de drone américaine a causé la mort d’un terroriste membre de l’organisation Al-Qaida. C’est par cette courte annonce, factuelle, que s’ouvre Le Village aux portes du paradis, premier long-métrage de Mo Harawe présenté à Cannes dans le cadre d’Un certain regard, en 2024. Un regard occidental et quelque peu déshumanisant que le film va ensuite tenter de contrecarrer. Pendant un peu plus de deux heures, le cinéaste prend le temps de nous faire partager le quotidien de ceux qui côtoient de près la tragédie dans ce pays situé à l’extrémité orientale de la Corne de l’Afrique.
Le Village aux portes du paradis s’attache à trois d’entre eux, qui forment une drôle de famille. Il y a Mamargade (Ahmed Ali Farah), le père qui multiplie les petits boulots. Il est notamment employé pour enterrer dans le désert des cadavres, comme les victimes d’attaques sanglantes dont Channel 4, en ouverture, s’est fait l’écho. Il élève Cigaal (Ahmed Mohamud Saleban), son jeune fils qui va à l’école, et se demande comment lui offrir les meilleures chances de réussite. La sœur de Mamargade, Araweelo (Anab Ahmed Ibrahim), couturière voilée et tout juste divorcée, complète le foyer.
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