« C’est une erreur que d’avoir utilisé cet outil », a admis Paul Vannier, député et cadre du parti La France insoumise (LFI), après avoir expliqué, vendredi 14 mars dans l’émission C à vous sur France 5, que le visuel avec le visage de Cyril Hanouna, qui a provoqué la polémique dans la semaine, a été élaboré à l’aide de l’intelligence artificielle.
« Il a été produit en recourant à l’intelligence artificielle, au logiciel Grok, celui d’Elon Musk », a précisé M. Vannier à propos de ce portrait. L’image, diffusée mardi sur les réseaux sociaux par LFI pour battre le rappel en vue de manifestations du 22 mars contre le racisme, a été rapidement retirée face au tollé suscité. Elle montrait le visage de l’animateur de télévision, d’origine juive tunisienne, en noir et blanc, sourcils froncés et grimace agressive. Ce visuel a été vu par de nombreux responsables politiques comme reprenant l’iconographie des caricatures antisémites des années 1930 et de l’Allemagne nazie.
« Je crois que nous aurions dû empêcher cette publication. Ce visuel n’aurait pas dû être mis en circulation », a dit M. Vannier, reconnaissant une « défaillance » mais refusant d’être « dans la recherche d’une responsabilité individuelle », alors que les journalistes l’interrogeaient sur la personne ayant donné son assentiment à la publication de l’image.
« Nous avions cette règle depuis plusieurs années de ne jamais recourir à ces logiciels. Probablement parce que les logiciels d’Elon Musk contiennent en eux-mêmes, en effet, des choses qui sont nauséabondes », a expliqué l’élu, qui a assuré que « des mesures » avaient été prises pour éviter « une situation semblable » à l’avenir.
Cyril Hanouna veut poursuivre en justice LFI
A plusieurs reprises durant l’interview, M. Vannier a pointé du doigt l’outil d’IA lié au réseau social X du milliardaire Elon Musk, devenu proche conseiller du président américain, Donald Trump. « C’est peut-être une question intéressante d’ailleurs de s’interroger sur pourquoi l’intelligence artificielle d’Elon Musk conduit à ce type d’image », a déclaré Paul Vannier.
Il a également déploré « des indignations à géométrie variable ». « On bondit sur la France insoumise, mais (…) quand Elon Musk, il y a quelque temps encore, pratiquait le salut nazi, beaucoup bégayaient pour qualifier ce geste », a-t-il accusé. « Si l’on veut lutter contre l’antisémitisme, c’est à l’extrême droite qu’il faut s’attaquer, parce que c’est elle qui le fait vivre aujourd’hui encore dans notre pays », a-t-il ajouté.
Marine Le Pen s’est dit cette semaine « scandalisée » par ces « références aux caricatures antisémites ». Les condamnations sont par ailleurs venues d’une grande partie de la classe politique. Cyril Hanouna a fait savoir qu’il voulait poursuivre La France insoumise en justice.