Quand Emmanuel Arnaud a lancé, en 2011, une plateforme d’échange de maisons entre particuliers, personne, autour de lui, n’y croyait. Le secteur comportait de multiples petits acteurs, le démarrage a été lent. Mais, depuis 2021, HomeExchange a pris son envol. « Maintenant, je commence à être pris au sérieux par mes copains d’HEC [Ecole des hautes études commerciales] », dit en souriant le quadragénaire. Fin 2024, HomeExchange, installée à Paris, a franchi le cap des 200 000 membres – dont 69 000 Français – et atteint 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. « On fait + 50 % de croissance chaque année depuis 2021 », assure ce père de quatre enfants, qui échange occasionnellement sa maison de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
Et pourtant, ce système d’échange non marchand, organisé par un système de points (ou de manière réciproque entre deux familles), est clivant. « Il y a plein de gens qui adorent. Mais pour d’autres, c’est une aberration : ils n’imaginent pas une seconde l’idée d’avoir des inconnus chez eux. Il y a un cap à passer », reconnaît Emmanuel Arnaud. Mais, en cette période de tension en ce qui concerne le pouvoir d’achat, de plus en plus de vacanciers semblent accepter de dépasser cette frontière psychologique. « Notre base, c’étaient les profs : des gens qui avaient beaucoup de vacances, pas énormément d’argent, et une envie de voyager. Aujourd’hui, la population est beaucoup plus diverse, de la classe moyenne aux CSP +. Essentiellement des familles, ou des couples n’ayant plus d’enfants à charge », décrit Emmanuel Arnaud.
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