Une survivante du siège de Leningrad condamnée à une amende pour avoir réclamé « la paix »
Une survivante du siège de Leningrad, Lioudmila Vassilieva, 84 ans, a été condamnée à une amende de 10 000 roubles (110 euros) par un tribunal de Saint-Pétersbourg, pour « discrédit » de l’armée russe, pour avoir brandi publiquement une pancarte réclamant « la paix », en pleine offensive russe en Ukraine. En vertu de la loi russe, elle risquait jusqu’à 50 000 roubles d’amende.
En mars dernier, Lioudmila Vassilieva avait brandi dans le centre de Saint-Pétersbourg une pancarte avec le texte écrit à la main « A tous. Arrêtons la guerre ! Nous sommes responsables de la paix sur Terre ! ».
Le procès de cette grand-mère qui a quatre petits-enfants s’inscrit dans un contexte de répression des voix dissidentes en Russie. Les arrestations pour « espionnage », « trahison », « sabotage », « extrémisme » ou pour des critiques visant l’armée se sont multipliées au cours des trois dernières années.
En recevant l’Agence France-Presse à quelques jours de l’audience, Lioudmila Vassilieva a plaidé la « non-indifférence » pour expliquer son geste. « J’ai toujours été quelqu’un qui n’est pas indifférent. J’ai toujours été du côté des faibles, tout comme ma maman », a-t-elle expliqué. Et l’appel à la « paix » lancé en plein centre de Saint-Pétersbourg n’était pas adressé aux autorités russes mais à « tous les gens », car ce sont eux « qui peuvent avoir de l’influence et arrêter » le conflit, a affirmé Lioudmila Vassilieva.