Qu’est-ce que la croissance, qu’est-ce qui la nourrit, quel rôle joue l’innovation ? Comment le conflit entre la création et la destruction se résout ? Pour son édition 2025, le prix de la Banque de Suède en mémoire d’Alfred Nobel, surnommé le Nobel d’économie, a été attribué, lundi 15 octobre, à trois chercheurs qui ont exploré en profondeur ces questions centrales.
Le premier est un historien de l’économie israélo-américain, Joel Mokyr, 76 ans. Spécialiste de la révolution industrielle et de l’innovation qui l’a nourrie, il explique que la croissance ne résulte pas seulement de facteurs économiques ou politiques, mais aussi de changements culturels et institutionnels. Il a mis l’accent sur l’émergence d’une « culture de la croissance », une croyance dans le progrès et dans la conception du savoir comme phénomène cumulatif : la science nourrit la technologie, qui alimente en retour la science.
Il a également décortiqué les facteurs qui freinaient la technologie. Optimiste sur la capacité créative des êtres humains, il se démarque des théories de son collègue de l’université Northwestern, Robert Gordon qui, lui, considère la forte croissance des années 1870-1970 comme une exception dans l’histoire de l’humanité.
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