Le NDP, le parti de l’opposante Jennifer Geerlings-Simons, a obtenu la majorité relative au Parlement du Suriname avec 18 sièges lors des élections législatives du 25 mai, la confortant comme probable future présidente, selon les résultats officiels annoncés mardi 10 juin par l’autorité électorale.
Mme Simons, 71 ans, qui revendique la victoire depuis plusieurs jours, a déjà négocié un accord avec plusieurs partis pour atteindre la majorité aux deux tiers (34 des 51 sièges) nécessaire pour devenir la première femme présidente de ce petit pays néerlandophone du nord de l’Amérique du Sud.
Ces résultats sont très similaires aux résultats partiels annoncés dans le sillage de l’élection.
Le Parti national démocratique (NDP), de l’ancien président Dési Bouterse, qui a dirigé le pays d’une main de fer après un coup d’Etat en 1980, puis démocratiquement entre 2010 et 2020, a obtenu 18 des 51 sièges de l’Assemblée nationale avec un total de 93 545 voix.
Le VHP de l’actuel président, Chan Santokhi, a réuni 87 032 votes, soit 17 sièges.
Les tractations se poursuivent
Jennifer Geerlings-Simons a scellé un accord avec l’ABOP de l’actuel vice-président, Ronnie Brunswijk (6 sièges), et le NPS de Gregory Rusland (six sièges), ainsi qu’avec les trois autres partis qui se partagent les quatre sièges restants. La nouvelle coalition de Mme Simons obtiendrait donc les 34 sièges requis pour que le Parlement la désigne comme nouvelle présidente.
Mais le président, Chan Santokhi, n’a pas admis sa défaite et les tractations se poursuivent en coulisses.
Les 51 nouveaux députés devraient se réunir une première fois le 29 juin. Les partis devront alors annoncer officiellement leurs candidats à la présidence pour une élection par les parlementaires début juillet.
L’ancienne colonie néerlandaise, minée depuis son indépendance en 1975 par des rébellions et coups d’Etat, dispose d’importantes réserves pétrolières offshore découvertes récemment. Elles devraient offrir au pays, où 20 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, des revenus financiers inédits à partir de 2028, quand débutera l’exploitation d’un bloc d’une production estimée à 220 000 barils par jour, beaucoup plus que les 5 000 à 6 000 actuels.