Dans une tribune publiée dans « Variety » et « Libération », plus de 300 personnalités du monde du cinéma dénoncent le « silence » du monde de la culture face au « génocide » à Gaza.
Alors que le Festival de Cannes s’ouvre ce mardi, ils appellent à agir « pour toutes celles et ceux qui meurent dans l’indifférence ».
Ils rendent hommage à la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna, tuée dans un bombardement et héroïne d’un documentaire programmé à Cannes.
Suivez la couverture complète
Festival de Cannes 2025 : des films, des stars et de l’engagement
C’est une tribune hautement symbolique, publiée la veille de l’ouverture du Festival de Cannes (nouvelle fenêtre). Plusieurs stars de cinéma, dont Pedro Almodovar, Susan Sarandon et Richard Gere, dénoncent le « silence » du monde de la culture face au « génocide » à Gaza, dans un texte publié dans le quotidien Libératio (nouvelle fenêtre)n et Variety (nouvelle fenêtre).
« Nous artistes et acteur.ice.s de la culture, nous ne pouvons rester silencieux.se.s tandis qu’un génocide est en cours à Gaza », indique ce texte cosigné par quelque 380 artistes, dont le cinéaste suédois lauréat de deux Palmes d’or Ruben Östlund (nouvelle fenêtre), le réalisateur canadien David Cronenberg (nouvelle fenêtre), l’acteur espagnol Javier Bardem (nouvelle fenêtre) ou les actrices françaises Adèle Exarchopoulos (nouvelle fenêtre) et Leïla Bekhti (nouvelle fenêtre).
Fatima Hassouna, tuée par un bombardement israélien
Leur tribune rend un vibrant hommage à la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna, tuée dans un bombardement israélien mi-avril et héroïne d’un documentaire programmé dans le cadre du festival de Cannes. « Dix de ses proches, dont sa sœur enceinte ont été tué.es par cette même frappe israélienne », indique la tribune.
Selon un des collectifs à l’origine du texte, sollicité par l’AFP, la présidente du jury cannois, l’actrice française Juliette Binoche, faisait initialement partie des signataires, mais son nom ne figure pas parmi les personnalités dévoilées dans l’édition de Libération.
Pourquoi le cinéma, vivier d’œuvres sociales, engagées, paraît se désintéresser de l’horreur du réel, de l’oppression subie par nos consœurs et confrères ?
Pourquoi le cinéma, vivier d’œuvres sociales, engagées, paraît se désintéresser de l’horreur du réel, de l’oppression subie par nos consœurs et confrères ?
Les signataires de la tribune
La tribune s’émeut également de « l’absence de soutien » de l’Académie des Oscars quand le Palestinien Hamdan Ballal a été attaqué par des colons israéliens fin mars, quelques jours après avoir été oscarisé pour son documentaire No Other Land.
« Une telle passivité nous fait honte », écrivent les signataires.
« Pourquoi le cinéma, vivier d’œuvres sociales, engagées, paraît se désintéresser de l’horreur du réel, de l’oppression subie par nos consœurs et confrères ? », s’interrogent-il, appelant à agir « pour toutes celles et ceux qui meurent dans l’indifférence ».
« Le cinéma se doit de porter leurs messages », écrivent-ils.
La guerre à Gaza a été provoquée par l’attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Les représailles israéliennes ont fait au moins 52.862 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Plusieurs ONG internationales, dont Amnesty International et Human Rights Watch, affirment qu’Israël a commis des actes de « génocide » à Gaza, une accusation rejetée par l’Etat israélien qui dénonce des « mensonges sans fondement ».