« Alors, comment vont les amours ? » Cette question, généralement posée par un oncle aviné, que tous les célibataires volontaires ou non redoutent, peut pousser nombre de cœurs esseulés à se lancer avec perte et fracas dans une relation de couple. Certains vont même s’afficher devant des caméras de télévision en désespoir de cause.
Depuis « Tournez manège ! » et l’orgue de Charly Oleg (« Formidable ! »), la rencontre amoureuse est un filon cathodique inépuisable. Aux côtés de « L’amour est dans le pré » et de « Mariés au premier regard », M6 continue d’exploiter la manne avec « Et si on se rencontrait ? », quatre saisons au compteur. Le principe : des « couples » ayant entamé une relation en ligne, depuis deux mois ou huit ans (si, si), se rencontrent enfin pour de vrai dans un château (sans Michael Goldman, le directeur de « Star Academy », on vous rassure). La désillusion ou la révélation sont au bout du chemin, qui les mènera (ou non) dans une chambre à l’issue du date − sait-on jamais, sur un malentendu…
Confrontation au réel
Toute la mécanique de l’émission repose en effet sur l’éternel quiproquo entre les attentes des hommes et des femmes, le téléspectateur jouant le rôle d’arbitre. Avec un enjeu narratif : l’amour virtuel survivra-t-il à cette confrontation au réel ? Et au risque de tromperie sur la marchandise. Car il s’agit ici bien de cela : une sorte de marché immobilier, avec des cotes, un retour sur investissement, un engagement pour un crédit longue durée, et parfois un appartement qui ne correspond pas du tout aux photos (merci les filtres).
« Oh putain », marmonne Pierre en apercevant Giulia. Cela fait six mois qu’ils discutent sur Internet, et ça « matche » entre eux. Alors que Giulia assure ne pas avoir tellement retouché ses photos, lesdits clichés balancés à l’antenne démentent cruellement ses propos. « Je pensais rencontrer Kim Kardashian », soupire après coup Pierre, qui avec une lâcheté déconcertante dira face à la jeune femme qu’il n’est pas du tout déçu par son physique.
Charline, elle, n’est pas « jalouse », juste « très possessive ». Tony, adepte du couple libre, grimace. Aurélie, 36 ans, demande au bout de cinq minutes à Christophe, DJ de 50 ans et déjà père, s’il veut d’autres enfants. Gloups. Laura est prête à en découdre avec Marvin, car il ne lui a pas répondu pendant… deux jours. Il ne sait pas encore qu’il va devoir repartir avec ses roses rouges : « Tu pourras les poser sur un cercueil », lui assène-t-elle en tournant les talons. Raté pour la nuit au château, une fois de plus.
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