« Nous n’avons généralement pas l’esprit philosophique en période de crise ; le plus souvent, nous n’en avons pas le temps. La guerre, spécialement, impose une sorte d’urgence qui est probablement incompatible avec l’exercice sérieux de la philosophie. » Il y a presque cinquante ans, en 1977, le philosophe américain Michael Walzer publiait Guerres justes et injustes (réédité en 2006 chez Gallimard pour la version française), afin de mettre en ordre les arguments qui l’avaient fait s’opposer à la guerre du Vietnam, qui venait alors de se terminer.
Rejetant le pacifisme, mais contre l’idée que la guerre serait au-delà ou en deçà de la morale, il renouvelle la théorie de la guerre juste : une doctrine morale qui insiste sur l’importance de l’éthique en temps de guerre. Représentant d’un sionisme libéral, Michael Walzer a longtemps été rédacteur en chef de la revue de gauche Dissent, et il est aujourd’hui professeur émérite à l’université de Princeton.
Comment avez-vous jugé, sur le principe, la riposte israélienne à l’attaque terroriste du 7 octobre 2023 ?
Le 7 octobre 2023 a marqué le début d’un soulèvement contre l’Etat d’Israël, qui a eu beaucoup de chance que l’attaque de l’« axe de la résistance » n’ait pas été coordonnée. Quoi qu’il en soit, il s’agissait d’une attaque contre son existence même, promue, encouragée, armée et en partie financée par le gouvernement iranien. Une réponse militaire israélienne forte après l’attaque du 7 octobre m’a paru juste et nécessaire.
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