L’enquête sur la détention illicite d’une clé USB par le dernier membre vivant des commandos des attentats du 13 novembre 2015, a été élargie, a rapporté le Parquet national antiterroriste (PNAT) samedi 8 novembre, précisant que trois personnes étaient désormais en garde à vue.
Salah Abdeslam, incarcéré à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) pour sa participation aux attentats, avait été placé en garde à vue mardi dans cette enquête ouverte en janvier 2025 et portant sur la détention illicite d’un objet en détention.
Samedi, le PNAT a annoncé que l’enquête avait été « étendue » à l’infraction d’association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un crime contre les personnes. Salah Abdeslam « a été placé en garde à vue à deux reprises », mardi puis vendredi, d’après le ministère public, le concernant seulement pour recel d’objets illicites à détenu. A chaque fois, sa garde à vue a été levée le jour même, a précisé le PNAT. Son avocate, Me Olivia Ronen, n’a pas répondu dans l’immédiat.
« Risque sérieux de l’imminence d’une action terroriste »
« Une deuxième personne a été placée en garde à vue mardi. Sa garde à vue est toujours en cours et a été prolongée au-delà des quatre-vingt-seize heures initiales, d’une nouvelle durée de vingt-quatre heures », a rapporté le parquet.
D’après cette source, la justice a utilisé un article du code de procédure pénale prévoyant une prolongation exceptionnelle de garde à vue au-delà des quatre-vingt-seize heures, en cas de « risque sérieux de l’imminence d’une action terroriste en France ou à l’étranger » ou si « les nécessités de la coopération internationale le requièrent impérativement ». Cette mesure, qui se fait sur autorisation d’un juge des libertés et de la détention, est très rarement utilisée par la justice antiterroriste.
RTL a fait savoir jeudi que cette personne est la compagne de Salah Abdeslam, présentée par Le Parisien comme Maëva B., âgée de 27 ans, qui aurait entretenu une relation épistolaire de longue date avec le détenu avant d’être autorisée à le rencontrer.
Selon le PNAT, elle est en garde à vue pour recel d’objets illicites à détenu et pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. « Deux autres personnes ont été placées en garde à vue, du chef d’association de malfaiteurs terroriste criminelle, vendredi. Leurs gardes à vue sont en cours », a encore précisé le parquet.
Une source syndicale pénitentiaire avait rapporté jeudi à l’AFP « qu’il a été retrouvé des connexions de clé USB » sur l’ordinateur de Salah Abdeslam, qu’il a légalement eu le droit de s’acheter pour « suivre des cours ». Cette clé USB « a été cherchée mais n’a pas été retrouvée ».
La France va commémorer le 13 novembre, au cours d’une journée d’hommage aux victimes, les dix ans des attentats qui avaient fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.










