L’Ecole normale supérieure (ENS) de Lyon a porté plainte après qu’une vingtaine de personnes ont perturbé une conférence d’une association laïque juive se réclamant antisioniste organisée en son sein, a-t-elle fait savoir, vendredi 18 avril, à l’Agence France-Presse (AFP).
Mardi, « un exposé organisé par une association étudiante de l’école et portant sur l’histoire des territoires palestiniens » avait été « autorisé » par l’établissement, « soucieux de garantir à ses étudiants (…) la liberté d’expression », a précisé l’ENS dans un communiqué. « Une vingtaine de personnes, toutes extérieures à l’établissement, [sont] venue[s] avec le dessein d’empêcher le bon déroulement de l’exposé. Des insultes et des propos injurieux ont été proférés », poursuit l’établissement, qui parle de « violences verbales mais pas physiques ».
La plainte a été déposée jeudi soir pour « intrusion non autorisée et actes d’intimidation », a précisé l’ENS, laquelle « condamne fermement de tels agissements, qui relèvent de l’intimidation » et « réaffirme son attachement au débat ».
« Menaces de mort »
Le conférencier était Pierre Stambul, auteur d’essais et porte-parole de l’Union juive française pour la paix (UJFP), qui se présente comme une « association juive laïque » réunissant des « juifs et juives antisionistes » militant notamment pour l’« autodétermination du peuple palestinien » et le « vivre-ensemble au Proche-Orient ».
Les personnes visées n’ont pas été identifiées ni n’ont revendiqué leur action.
La CGT des établissements d’enseignement supérieur et de recherche a dénoncé, dans un communiqué, l’action d’un « commando de plusieurs personnes dont certaines portaient un masque ». Elles ont « violemment pris à partie » des étudiants et des participants et ont « proféré des menaces » lors de cette « conférence » intitulée « L’histoire de la Palestine et du projet sioniste du XIXe siècle à nos jours », précise le communiqué.
Le collectif des associations engagées de l’ENS de Lyon, qui organisait la conférence, a relevé des « menaces de mort » contre l’orateur et d’« innombrables injures racistes et islamophobes », et regrette dans un communiqué que ces « intimidations » aient empêché la tenue d’une séance de questions-réponses avec l’orateur.