Tous les philatélistes du monde entier connaissent le « Penny Black ». Un petit rectangle de papier à coller, tout noir. Pas de nom de pays, juste un profil gris reconnaissable entre tous, celui de la reine Victoria. En 1840, le premier timbre au monde était né au Royaume-Uni. Et, par extension, un modèle économique qui sera répliqué sur toute la planète, celui du paiement du service postal à l’avance. Il assura la prospérité du service public préféré des Anglais, le Royal Mail. Même l’obsession thatchérienne des nationalisations, des années 1980 et 1990, n’a pas réussi à atteindre ce monument. Autant dire que la vente, annoncée lundi 16 décembre, du Royal Mail à l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky signe la fin d’une époque.
Le repreneur du groupe Casino en France n’est pas un inconnu outre-Manche. Il est déjà actionnaire de la chaîne de magasins Sainsbury’s et du club du football West Ham United. Mais pour mettre la main sur le « Master of the Posts », créé par le roi Henri VIII en 1516, il fallait plus de garanties. Il a donc négocié avec les syndicats, très remontés contre l’opération, et a accepté que le gouvernement britannique s’octroie une golden share (action spécifique), lui donnant un droit de veto, notamment sur tout déménagement à l’étranger.
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