Leonardo Bertulazzi, un ancien responsable des Brigades rouges, a été arrêté jeudi 29 août en Argentine, où il vivait, son statut de réfugié ayant été révoqué par le gouvernement argentin de Javier Milei, ont annoncé les autorités italiennes et argentines.
Le septuagénaire, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour homicide, attentat et séquestration, a appartenu à la section génoise « 28 Mars » des Brigades rouges, qui avait notamment enlevé et séquestré un armateur.
Il avait été condamné en 1987 à une peine cumulée de vingt-sept ans de réclusion pour association subversive et appartenance à une bande armée. En 2022, il avait déjà été arrêté à Buenos Aires, avant d’être libéré quelques mois plus tard.
Son arrestation jeudi, à son domicile de Buenos Aires, est le résultat d’un « profond travail de renseignement » de la part du ministère de la sécurité argentin, de la direction du renseignement, et d’un « effort coordonné avec les autorités italiennes », a précisé le ministère argentin dans un communiqué. Le ministère de la justice et les services du chef de cabinet du gouvernement ont œuvré « pour retirer au terroriste sa reconnaissance de réfugié politique », a ajouté le ministère.
« Lié à la logistique de l’enlèvement d’Aldo Moro »
La première ministre italienne, Giorgia Meloni, à l’affinité politique assumée avec le président ultralibéral argentin, Javier Milei, a exprimé dans un communiqué sa « profonde gratitude aux autorités argentines ».
Cette arrestation « reflète l’engagement de l’Argentine en faveur des valeurs de démocratie et d’Etat de droit, et illustre auprès du monde la ferme décision de ne pas vivre avec des meurtriers impunis », a, pour sa part, estimé le ministère argentin.
Fondées en 1973 par l’Italien Renato Curcio et prônant l’idéologie marxiste-léniniste, les Brigades rouges (BR) ont blessé ou tué des dizaines de magistrats, hommes politiques, journalistes ou industriels au cours des années 1970.
Selon le ministère argentin, Leonardo Bertulazzi « avait été lié à la logistique de l’enlèvement d’Aldo Moro », l’ex-chef du gouvernement italien enlevé, en mars 1978, retrouvé mort près de deux mois plus tard dans le coffre d’une voiture en plein centre de Rome.