LETTRE DU BENELUX
Rester à tout prix le roi des Belges, même sous la domination de l’Allemagne nazie : c’était donc le projet de Léopold III (1901-1983), qui régna sur son pays de 1934 à 1951, moment où il dut abdiquer en raison de son attitude durant la seconde guerre mondiale. A l’été 1942, deux ans après que l’armée belge s’était rendue sans conditions, le roi envisageait une « paix de compromis » négociée avec le régime hitlérien et qui aurait préservé son trône sur une petite partie du territoire belge, une zone transformée en une sorte de dictature royale, neutre et soumise au Reich.
On savait ce monarque entêté, aveugle à certaines réalités et séduit par les régimes autocratiques. Jusqu’aux récents travaux de Vincent Stuer et la parution de son livre Rexit (Borgerhoff & Lamberigts, non traduit), on ignorait toutefois que Léopold III comptait s’inspirer de l’exemple du régime de Vichy et était prêt à diriger une Belgique croupion sous le contrôle d’Hitler.
M. Stuer, historien, porte-parole au Parlement européen et dramaturge, a retrouvé dans les archives cachées d’un ancien secrétaire du palais de Laeken (résidence royale) un texte de 22 pages rédigé par des conseillers de Léopold III. Celui-ci leur avait demandé des scénarios pour la fin d’une guerre dont il pensait qu’elle serait à coup sûr gagnée par l’Allemagne.
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