FRANCE 5 – JEUDI 21 NOVEMBRE À 21 H 05 – DOCUMENTAIRE
« On aime ce qui nous a émerveillés et on protège ce que l’on aime », notait déjà Jacques-Yves Cousteau (1910-1997), océanographe populaire du XXe siècle. Selon la même logique, les studios de la BBC ont déployé les grands moyens pour nous faire admirer notre planète et nous donner envie de la préserver, en réalisant une spectaculaire fresque documentaire, Les 5 Vies de la Terre. Deux nouveaux épisodes sont proposés ce soir.
Une fois de plus ? « On trouve aujourd’hui des réponses [scientifiques] que l’on ne pouvait pas trouver il y a peu », répond le narrateur. Pour varier les plaisirs toutefois, le chapitrage thématique est non chronologique. Ce qui permet à chaque épisode d’avoir sa dose de spectaculaires reconstitutions, en plus d’entretiens avec les scientifiques et de reportages sur sites, d’un tunnel de lave islandais aux montagnes de Sibérie.
Autre intérêt, après les diffusions en septembre des Plantes et de L’homme (disponibles en replay), L’air, présenté en prime ce jeudi, peut aisément constituer un début. Il s’ouvre en effet sur une vision de la Terre voici 4,6 milliards d’années, alors que le Soleil et la Lune venaient à peine de voir le jour.
Enigme
La jeune docteure en biologie Usha Lingappa, de l’université de Berkeley (Californie), est la première à intervenir pour relater, avec simplicité et passion, comment cette planète stérile parsemée de lacs de lave en fusion a pu devenir la (probablement) seule oasis de vie de l’Univers, en insistant sur le rôle de l’atmosphère dans ce processus.
Attrait supplémentaire, L’air laisse planer le doute, ouvrant ainsi le champ des possibles – voire du rêve. Que ce soit sur l’importance de ses composants (CO₂, azote, ozone) ou sur l’apparence (orangée, rose ou charbonneuse) de la première atmosphère baptisée AD1, en référence à Hadès, le dieu de l’enfer dans la mythologie grecque. Même si la plus grande énigme scientifique demeure l’origine de la vie. L’importance des cyanobactéries est en revanche désormais avérée, puisque leur capacité de photosynthèse a permis, en générant de l’oxygène, la « grande oxygénation » de notre atmosphère voici 2,5 milliards d’années.
Comparativement, Le feu, programmé à la suite, n’a pas la même intensité, même s’il revient sur la plus grande extinction du vivant de tous les temps – et ce n’est pas celle des dinosaures – au cours de laquelle 90 % des espèces auraient péri, il y a environ 250 millions d’années. « On arrive enfin à reconstituer la scène de crime », s’enthousiasme un chercheur. Avant de nous faire revivre le dernier jour du permien, alors que l’océan recouvrait la Terre, d’où émergeait la Pangée.
D’impressionnantes images d’animation
L’épisode insiste par ailleurs sur un fait à première vue moins sensationnel : cette disparition exceptionnelle a été très lente, contrairement à ce que l’on a cru un temps, provoquée certes par des éruptions, mais aussi par un phénomène plus sournois de pollution de l’air.
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Cette destruction est illustrée par d’impressionnantes images d’animation et des reportages, dont un dans un parc italien où roches, arbres et végétaux s’imbriquent. « Quelques degrés de plus et tout peut s’effondrer », souligne une scientifique… Le message est-il assez clair ?
Les 5 Vies de la Terre : Les plantes, de James Tovell ; L’homme, de David Briggs (tous deux sur France.tv jusqu’au 30 novembre) ; L’air, de Chris Pitt et Jennifer Anafi-Acquah ; Le feu, d’Imogen Ashford (RU, 2023, 4 × 50 min).