Une étude publiée au Royaume-Uni a évalué le niveau de satisfaction dans la vie des adolescents âgés de 15 ans.
Les Français apparaissent dans la moyenne des pays européens, malgré un écart important selon les conditions de vie.
La santé mentale des Britanniques continue, elle, de se dégrader.
Les adolescents français proches des Espagnols et des Lettons ? Ils partagent en tout cas un niveau de bonheur similaire. Children’s Society, organisation caritative pour la protection des enfants au Royaume-Uni, a dévoilé ce jeudi son étude annuelle sur la satisfaction des adolescents âgés de 15 ans.
Une « récession du bonheur » au Royaume-Uni
Sur les 27 pays européens étudiés, la France s’avère une assez bonne élève. 84,4 % des adolescents estimaient en 2022 ne pas avoir « une mauvaise satisfaction à l’égard de leur vie ». Un score légèrement supérieur à la moyenne européenne qui s’élève à 83,4 %. Pour obtenir ces chiffres, les experts ont utilisé les données de plusieurs enquêtes, comme celles du
Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa).
Les Britanniques terminent, eux, tout en bas du classement : une personne sur quatre âgée de 15 ans n’est pas heureuse. Dans The Guardian, des scientifiques parlent même de « récession du bonheur ». Alors qu’en 2009 les jeunes interrogés attribuaient une note de 8,17 à leur quotidien, cet indicateur est tombé à 7,56 en 2022. Cette chute est particulièrement visible chez les filles, avec un score de seulement 7,15. En revanche, l’Europe du Nord rafle les trois premières places, les jeunes néerlandais occupant le haut du podium.
Des préoccupations différentes entre les garçons et les filles
L’école, la famille ou encore l’apparence sont autant de variables pouvant affecter ce niveau de satisfaction. Ce qui cause le plus de frustration chez les garçons est le « travail scolaire », relève le rapport, alors que les filles sont davantage soucieuses de leur apparence. Selon cette étude, l’actualité angoisse beaucoup les jeunes, qui ont dû affronter « la pandémie, l’urgence climatique et l’augmentation des niveaux de pauvreté », créant un « stress » considérable.
Les conditions de vie sont aussi un facteur non négligeable. La France est ainsi le cinquième pays où l’écart de satisfaction entre les adolescents les plus et les moins avantagés socialement est le plus important (0,54), bien au-dessus de la moyenne européenne (0,31). Cette mesure prend notamment en compte la situation financière des parents.
Enfin, le rapport émet des recommandations pour améliorer la santé mentale des adolescents : « Les enfants et les jeunes méritent mieux », souligne Children’s Society, ajoutant : « Une action décisive et un leadership national sont nécessaires pour inverser la tendance au déclin du bien-être des enfants. »
En France, une étude publiée en mai dernier par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) avait mis en lumière la hausse du nombre d’hospitalisations pour tentative de suicide ou automutilation chez les adolescentes et une explosion des consultations en psychiatrie pour les 10-14 ans.