Ce matin de mai, Sylvain (les personnes interrogées n’ont pas souhaité donner leur nom de famille), 31 ans, compositeur, est venu déposer un chèque dans son agence de la Caisse d’épargne proche de la gare de Lyon à Paris. « Ça faisait une éternité que je n’y avais pas mis les pieds », constate-t-il, mais le montant du chèque l’y a obligé. D’ailleurs, il ne sait pas qui est son conseiller bancaire et cela ne lui manque pas. Dans le même bureau, Ghita, 80 ans, retraitée, y passe presque tous les mois. « Ce n’est pas qu’une agence, c’est ma banque depuis que je suis née, mes parents ont ouvert mon premier compte ici », se souvient-elle, nostalgique.
Dans ce lieu passant de Paris, peu de clients viennent voir un conseiller ; en revanche, il y a la queue pour retirer de l’argent au distributeur automatique. « C’est plus rassurant que dans la rue, explique Elodie, 48 ans, comptable. Mais, à part ça, je fais tout en ligne. »
Entre liens de proximité anciens et visites épisodiques, la diversité des usages de la banque complique la gestion des réseaux bancaires français, dont plusieurs sont engagés dans des processus de « transformation » – entendez la réduction du nombre d’agences –, qui mêlent enjeux sociaux, technologiques et financiers.
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