Les troupes de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne (CR47) ont débloqué le port de commerce de Bordeaux comme prévu vendredi 22 novembre au matin pour rentrer à Agen, où le président de la FNSEA, syndicat rival, est attendu pour un congrès. José Pérez, coprésident de la CR47, avait annoncé la levée du blocage jeudi soir, expliquant que le premier ministre avait répondu aux revendications concernant la « surtransposition » des règles imposées par l’Union européenne, qui pénaliserait certaines filières agricoles.
Interrogé par l’Agence France-Presse sur le fait de savoir si le gouvernement était prêt à autoriser à nouveau l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes (insecticides neurotoxiques), ou d’autres produits phytosanitaires réclamés par les producteurs, Matignon a fait savoir mercredi : « Le sujet pesticides est en cours d’arbitrage ».
« Il a dit que les agriculteurs avaient raison et qu’il allait regarder, surtransposition par surtransposition », a répété M. Pérez vendredi matin. « On s’était engagé, s’il faisait ça, à quitter les lieux, et de toute façon ce matin on aurait été délogés par la force, le préfet de région nous l’a dit hier. On ne veut pas leur donner cet honneur, donc on va partir la tête haute », a-t-il ajouté.
« La guerre est loin d’être gagnée »
Le blocage du port bordelais, septième du pays pour le trafic de marchandises, entamé mercredi soir, était la dernière action d’envergure menée cette semaine. La CR47 a voulu dénoncer l’importation de céréales étrangères, soumises à des normes différentes de celles en vigueur en France. Mais les autorités portuaires ont fait part de leur « incompréhension », affirmant que « Bordeaux est un port d’export céréalier au service de la filière agricole régionale » et qu’il « n’importe pas de céréales ».
Vendredi matin, la Coordination rurale des Landes a débloqué également une centrale d’achat Leclerc à Mont-de-Marsan après « un accord avec la préfète », selon son président Vincent Coco. Trois autres plateformes de la grande distribution restent bloquées en Charente et d’autres actions sont prévues vendredi dans le Lot-et-Garonne.
« La guerre est loin d’être gagnée, on veut des actes maintenant, pas des paroles, on ne va pas lâcher. Dès lundi, on appellera le premier ministre », a conclu M. Pérez de la CR47 avant de prendre la route d’Agen.
Le Congrès national des producteurs de légumes se tient vendredi au parc des expositions de la ville, où est attendu Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat rival de la Coordination rurale (CR). Des militants et tracteurs de la CR47, rentrés plus tôt de Bordeaux, se sont installés aux abords du lieu.
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Jeudi soir dans un communiqué, la FDSEA47 avait accusé la Coordination rurale, textos à l’appui, de vouloir perturber l’événement. « On n’est pas là pour se battre entre agriculteurs », a déclaré vendredi matin à l’Agence France-Presse Jean-Pierre Labeau, céréalier et délégué de la CR47. « Monsieur Rousseau, on a des choses à lui dire, mais on [les] lui dira ailleurs, ce n’est peut-être pas le lieu. » « Une action est susceptible de gêner l’accès au Congrès national des légumes », a sobrement signalé la préfecture du Lot-et-Garonne dans un communiqué.