
Si les Australiens finissent par obtenir une nouvelle flotte de sous-marins, ils se souviendront que le parcours fut laborieux. Après l’annonce fracassante, en septembre 2021, d’un nouveau partenariat stratégique entre Canberra, Washington et Londres (Aukus) pour acquérir huit sous-marins à propulsion nucléaire, résultant, de facto, de l’annulation du « contrat du siècle » portant sur l’achat de douze sous-marins à propulsion conventionnelle auprès de l’industriel français Naval Group, ils ont appris, mercredi 11 juin, que les Etats-Unis allaient réexaminer ce pacte.
L’objectif de cette étude, selon le Pentagone, est de déterminer si l’Aukus, conclu sous la présidence de Joe Biden, est « compatible avec l’agenda “America first” du président » Donald Trump. « C’est quelque chose de tout à fait naturel pour une nouvelle administration », a aussitôt relativisé le ministre de la défense australien, Richard Marles, afin de tenter d’apaiser un pays de nouveau assailli par les doutes.
Si les responsables australiens n’ont cessé de souligner, depuis l’arrivée au pouvoir du milliardaire, que le pacte bénéficiait d’un soutien solide et bipartisan parmi les élus américains, la personne chargée de conduire ce réexamen, le sous-secrétaire américain à la politique de défense, Elbridge Colby, n’est pas du tout convaincu de son intérêt. A ses yeux, rien ne garantit que le renforcement des capacités de dissuasion australiennes, par l’Aukus, contribuera réellement à consolider la posture stratégique des Etats-Unis, face à une Chine qui poursuit l’expansion de son appareil militaire dans l’Indo-Pacifique. « Pourquoi céder cet atout stratégique majeur au moment où nous en avons le plus besoin ? », questionnait-il déjà en juin 2024.
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