Les propriétaires et armateurs de navires fabriqués en Chine vont devoir payer de nouveaux frais lorsqu’ils accosteront dans les ports américains, a annoncé, jeudi 17 avril, le représentant au commerce de la Maison Blanche (USTR). La mesure doit entrer en vigueur dans 180 jours, et il est prévu que les montants augmentent progressivement. Seront également concernés les propriétaires et opérateurs chinois de navires non fabriqués en Chine, précise l’USTR dans un communiqué. Ces frais seront facturés par visite aux Etats-Unis – et pas à chaque port américain visité – et un maximum de cinq fois par navire et par an.
L’USTR a aussi prévu une tarification spécifique pour les navires transportant des véhicules, qui doit aussi entrer en vigueur dans 180 jours, et pour ceux transportant du gaz naturel liquéfié (GNL), mais dont la facturation ne doit commencer que dans trois ans et grimper par étapes pendant vingt-deux ans.
« L’USTR a pris aujourd’hui une mesure ciblée pour restaurer la construction navale américaine et pour réagir face aux actions, politiques et pratiques déraisonnables de la Chine pour dominer les secteurs maritimes, logistiques et de la construction navale », a relevé le communiqué.
Une enquête lancée par Joe Biden
L’ancien président Joe Biden avait confié à l’USTR le soin d’enquêter pour mettre à jour « les pratiques déloyales de la Chine dans les secteurs de la construction navale, du transport maritime et de la logistique ». Cette enquête a été maintenue par son successeur Donald Trump, qui a également annoncé début mars la création d’un Bureau de la construction navale qui doit être rattaché à la Maison Blanche.
Dominante au sortir de la seconde guerre mondiale, l’industrie navale américaine a peu à peu reculé et ne représente plus que 0,1 % de la construction navale au niveau mondial, désormais dominée par l’Asie, avec la Chine qui construit près de la moitié des navires mis à l’eau, devant la Corée du Sud et le Japon. Les trois pays asiatiques représentent plus de 95 % des navires civils construits, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). Cette annonce intervient en pleine guerre commerciale entre Washington et Pékin.