LETTRE D’HANOÏ
Annoncé en octobre 2024, avant même la réélection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, le chantier du golf vietnamien de la Trump Organization a démarré sur les chapeaux de roues. Le 21 mai, c’est le premier ministre vietnamien lui-même, Pham Minh Chinh, qui en a posé la première pierre, à 40 kilomètres au sud de Hanoï. Sous un hall préfabriqué planté au milieu des maraîchages ont défilé, sous les regards des paysans, Eric Trump, le fils cadet du milliardaire, son épouse Lara, et les partenaires vietnamiens du projet. Un tapis rouge s’étirait sous un portique proclamant fièrement : « The groundbreaking ceremony of Trump International, Hung Yen » (cérémonie d’inauguration des travaux de Trump International, à Hung Yen).
Outre un golf de 54 trous dont les membres seront triés sur le volet et un golf « écoresponsable », le site doit accueillir un hôtel, des villas de luxe et une zone résidentielle de 30 000 habitants sur près de 10 kilomètres carrés dans une zone rurale bordant le fleuve Rouge.
En mars, les autorités vietnamiennes avaient promis de « favoriser l’avancement rapide du projet Trump ». Elles se sont outrepassées, selon le New York Times, qui note qu’à peine trois mois se sont écoulés entre le dépôt des premiers documents de planification et la cérémonie du 21 mai, alors qu’habituellement, il faut plutôt compter deux à trois ans. Le quotidien cite des experts affirmant que le Vietnam « a enfreint ses propres lois en accordant des concessions plus généreuses que celles offertes aux citoyens les plus influents ». Au moins six étapes obligatoires auraient été ignorées, dont celle de l’acquisition complète des terrains, la consultation publique et les études d’impact environnemental.
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