Acier, aluminium, bois d’œuvre : nombreuses sont les industries canadiennes à être dans la ligne de mire de Donald Trump. Le secteur céréalier, qui emploie 370 000 personnes et joue un rôle névralgique dans les prairies (Alberta, Manitoba et Saskatchewan), peut sembler, lui, épargné par la guerre commerciale menée par le président américain. Pour l’instant, les grains exportés aux Etats-Unis (canola, maïs, avoine notamment) ne sont pas touchés par des droits de douane – jeudi 31 juillet, Donald Trump a signé un décret faisant passer de 25 % à 35 % les taxes sur les produits canadiens entrant aux Etats-Unis dès le 1er août, sauf ceux contenus dans l’accord de libre-échange nord-américain. Mais le climat d’imprévisibilité que le milliardaire américain instille a suffi à semer l’inquiétude chez les producteurs canadiens.
Après un bond aux débuts de la guerre commerciale, Ottawa anticipe un dur retour sur terre, avec une chute de près de 10 % des exportations de céréales pour 2025-2026. « L’incertitude avec les Etats-Unis reste une préoccupation constante. Elle rend nos clients fébriles. Les acheteurs de céréales ne font sans doute pas d’offres aussi agressives qu’à l’habitude, parce qu’ils ignorent à quoi ressemblera le commerce avec les Etats-Unis à l’avenir », déplore Bill Prybylski, président de l’Association des producteurs agricoles de la Saskatchewan. Pour les producteurs de grains, les exportations sont pourtant vitales : les trois quarts du blé du Canada – devenu le troisième exportateur mondial – sont dirigés vers l’étranger.
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