Il se raconte qu’autrefois, au marché de la ville de Troyes, on vit venir, un beau matin, une vendeuse de trois fois rien qui voyageait sans repos sur un attelage de trois chevaux. Un passant qui l’observait installer son étal sur la place du marché l’interpella.
— Ce sont trois bien beaux chevaux que vous avez là ! Pardonnez ma curiosité, mais puis-je vous demander quel âge ils ont ?
— L’un d’entre eux est trois fois plus vieux qu’un des deux autres, se contenta de répondre la marchande.
Le passant passa, médita quelques instants cette réponse, puis revint auprès de l’étal.
— Veuillez m’excuser, insista-t-il, mais ce que vous venez de m’apprendre ne me dit pas quel âge ont vos chevaux.
— Apprenez, monsieur, que je voyageais déjà avec ces trois chevaux il y a trois ans. Et, à cette époque déjà, l’un d’entre eux était trois fois plus vieux qu’un des deux autres.
Le passant repassa, marcha un peu plus longtemps dans les rues de Troyes, avant de revenir vers la marchande.
— Vous me voyez à nouveau navré, reprit-il, mais je ne sais toujours pas quel âge ont vos chevaux.
— Dans ce cas, lança la marchande, sachez que si j’ai la fortune de toujours voyager avec ces trois chevaux dans trois ans, alors l’un d’eux sera trois fois plus vieux que l’un des deux autres.
A ces mots, le visage du passant s’illumina.
— Je vous remercie, madame, d’avoir répondu à ma question ! Ce sont trois bien beaux chevaux que vous avez là.
Quel âge ont les chevaux de Troyes ?
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