Renzo Piano n’a jamais été un homme de système, mais il a toujours aimé la cohérence. Lorsqu’il a conçu le Centre Pompidou, il y a maintenant cinquante ans, l’architecte italien n’a pas seulement exposé les tuyaux de circulation des fluides au regard de tous les Parisiens, dans un acte proprement révolutionnaire. Il a aussi fait en sorte que tous, public comme employés, dans les salles d’exposition comme dans les espaces techniques, retrouvent ces mêmes symboles. Le beau pour tous, disait-il. Aussi dans l’atelier de restauration de l’établissement, une impressionnante gaine d’un bleu familier court au plafond. Avec les quelques œuvres présentes ce mardi 18 février dans l’atelier de restauration, au sous-sol du bâtiment, c’est à peu près tout ce qui vient nous rappeler que nous sommes dans un musée.
Car, pour le reste, l’ambiance relève clairement du laboratoire scientifique. Dans la salle, pas moins de cinq dispositifs d’imagerie ont été installés. Des faisceaux infrarouges, des canons à rayons X, des caméras ultra-perfectionnées et, bien sûr, une batterie d’ordinateurs sont à l’œuvre. Le tout dans une ambiance sonore de tour de Babel. On parle italien, néerlandais, français, parfois ; anglais surtout, avec des accents plus ou moins identifiables. Le tout dans une pénombre de cathédrale romane. Loin, très loin de la lumière niçoise où Henri Matisse a réalisé ses papiers découpés.
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