Education : la ministre envisage une solution de rechange aux « groupes de besoins » en 4e et 3e
La ministre de l’éducation Anne Genetet a évoqué lundi avec les syndicats la possibilité de ne pas étendre les « groupes de besoins » en 4ᵉ et 3ᵉ l’an prochain comme prévu initialement, mais de mettre en place une approche plus « globale » de soutien aux élèves.
Lors d’une réunion avec les organisations syndicales pour échanger sur les évolutions de la rentrée 2025, avant des annonces prévues début novembre, la ministre a indiqué que les « groupes de besoins » (appelés initialement groupes de niveau), mis en place cette année en français et mathématiques en 6ᵉ et 5ᵉ, seraient « maintenus l’an prochain » pour ces classes, a indiqué le ministère.
En revanche, alors que les mesures du « choc des savoirs » présentées en décembre dernier prévoyaient que ces groupes soient créés en 4ᵉ et 3ᵉ l’an prochain, la ministre « a mis sur la table deux scénarios » : soit de les « étendre aux 4ᵉ et 3ᵉ » à la rentrée 2025, soit de « développer une approche globale avec “l’ambition lycées” comme fil directeur », a ajouté le ministère.
Cette option « dépasserait les simples groupes de besoin et s’appuierait sur plusieurs leviers », comme le renforcement de l’aide aux devoirs en 3ᵉ, une offre de soutien méthodologique ou la multiplication de « stages de réussite » pendant les vacances.
« Il y a une porte qui est entrouverte sur les 4ᵉ et 3ᵉ. Maintenant, il faut voir dans quel cadre, et quelles sont les véritables marges de manœuvre », a souligné auprès de l’AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat des collèges et lycées.
« On serait plutôt sur l’autonomie des établissements », mais « la problématique, c’est quels moyens on donne aux établissements pour pouvoir mener un projet pédagogique », a renchéri Laetitia Aresu, secrétaire nationale de la CFDT-Education.
Pour le président du Snalc (Syndicat national des lycées, collèges, écoles, supérieur), Jean-Rémi Girard, « ce que l’on sent, c’est qu’ils ont l’air très clairement de lâcher du lest sur la généralisation des groupes en 4ᵉ et 3ᵉ et la généralisation des prépa-seconde », expérimentée cette année pour les élèves ayant échoué au brevet, avec pour objectif initial une généralisation l’an prochain.
Sur la prépa-seconde, « la généralisation ne se fera pas à la rentrée 2025 probablement » et « la ministre envisage de poursuivre l’expérimentation », avec un établissement pilote par département comme cette année, a-t-il ajouté. Mais « c’est toujours la même feuille de route ».
Concernant le brevet, les réformes envisagées « n’interviendront pas avant la session 2026 », selon le ministère. La possibilité qu’il puisse être rendu obligatoire pour le passage en seconde « serait à l’étude pour 2028 », indique Sophie Vénétitay. Pour cette responsable syndicale, outre les sujets abordés lors de cette réunion, « le cadre budgétaire est contraint et il y a plein d’autres questions qui sont sans réponse ».
Dans une déclaration lue au début de la réunion, les syndicats FSU, UNSA-Education, FNEC-FP-FO, CFDT-Education, CGT-Educ’action, Snalc et SUD-Education ont demandé notamment « l’annulation des plus de 4 000 suppressions de postes » prévues dans le budget 2025 de l’éducation nationale.
Les syndicats, qui menacent de faire grève sur le budget, appellent aussi à d’autres « mesures d’urgence », dont une « augmentation immédiate des salaires sans contreparties » et la « diminution des effectifs dans les classes ».