La présence de déchets plastiques dans le nid des oiseaux, confondus avec des matériaux naturels comme des brindilles ou du feuillage, est établie depuis plusieurs années. Mais les enchevêtrements, parfois mortels, qu’ils provoquent chez les oisillons n’étaient jusqu’à présent que très peu documentés.
Pour Ursula Heinze, écologue à l’université d’East Anglia, cela s’explique par le fait que « l’inspection des nids [par des chercheurs] est souvent effectuée tardivement, au moment de l’envol des jeunes. Or, si des oisillons sont morts peu après l’éclosion, les parents ont déjà poussé leurs cadavres hors du nid. Leur décès passe donc inaperçu ». La chercheuse a participé à une étude européenne menée au Portugal qui, pour combattre ce biais, a effectué des suivis hebdomadaires sur les nids pendant une année entière. Les résultats, publiés mi-juillet dans Ecological Indicators, révèlent que la quasi-totalité des 568 nids de cigognes blanches étudiés contenaient du plastique, et que plus d’un oisillon sur dix a été retrouvé empêtré dans ces débris. Des cas d’enchevêtrement ont été observés dans plus d’un quart des nids.
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