Les défaillances d’entreprises se stabilisent en octobre, mais s’acheminent vers un record historique

• Le nombre de défaillances d’entreprises a continué à se stabiliser fin octobre.
• La Banque de France a annoncé vendredi une augmentation de 4,4% sur un an, contre 6,1% en septembre.
• Une décélération constante depuis janvier 2023.

Le nombre de défaillances d’entreprises a continué à se stabiliser fin octobre. En décélération régulière depuis janvier 2023, où elle avait atteint +51,6%, après deux ans de crise sanitaire où les entreprises avaient été très protégées par les aides d’État, la progression des défaillances s’est établie à 4,4% sur un an après 6,1% en septembre (68.145 en cumul sur les douze derniers mois contre 68.335 en septembre).

Ce constat « est commun à la plupart des catégories de PME et à la majorité des secteurs d’activité », précise la Banque de France. « La population d’entreprises s’est accrue » sur un an, observe en outre la Banque centrale, avec un peu plus de 1,1 million de créations, une hausse de 3,5% par rapport au cumul sur douze mois arrêté à fin octobre 2024.

Quels types d’entreprises ont connu le plus de défaillances ?

Dans le détail, le nombre de défaillances de PME a augmenté de 4,4% sur les douze mois achevés en octobre par rapport à l’an dernier, dont +4% pour les microentreprises, +12,1% pour les très petites entreprises, +2,7% pour les petites entreprises et +13,6% pour les moyennes. Le nombre d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) et de grandes entreprises en défaillance a pour sa part reculé de 17,5% sur la période, passant de 63 à 52.

Quels secteurs sont les plus touchés ?

La progression des défaillances sur un an a nettement dépassé la moyenne générale de 4,4% dans l’agriculture (+8,9%), les conseils aux entreprises (+8,4%) et les entreprises « enseignement, santé, action sociale et services aux ménages » (+12,6%). 

En revanche, les défaillances ont régressé dans le commerce et la réparation automobile (-1,1%), les activités financières et d’assurance (-1,2%) et les activités immobilières (-1,6%).

L’année 2025 s’achemine vers un record historique

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès

Malgré cette stabilisation, « l’année 2025 s’achemine vers un record historique » observe dans une note Lucile Bembaron, économiste chez Asterès. 

« Si cette remontée des défaillances depuis la crise de la Covid-19 est une tendance observée dans l’ensemble de l’Union européenne, elle est bien plus marquée en France (…) Le pays enregistre une hausse cumulée des défaillances de +150% depuis septembre 2021, ce qui contraste fortement avec la moyenne à +85% pour l’Union européenne », ajoute l’économiste.