Plus la guerre dure et plus le pays se dépeuple. En Ukraine, l’enjeu d’inverser la démographie déclinante du pays a pris des proportions telles qu’on en parle désormais comme d’un sujet crucial pour la sécurité du pays. Des millions de personnes se sont réfugiées à l’étranger ou vivent aujourd’hui sous la férule de Moscou, dans les zones occupées. Des dizaines de milliers d’Ukrainiens ont été portés disparus, tués dans les combats et les bombardements. Alors que le pays recensait environ 41 millions d’habitants avant le déclenchement de l’invasion, les chiffres officiels en décomptaient environ 36 millions à la fin 2024, dont 5 millions dans les 20 % de territoires ukrainiens contrôlés par l’armée russe. Des données qui pourraient être sous-estimées.
La guerre a fracassé le développement du pays. Le nombre de morts triple désormais celui des naissances, selon les estimations, tandis que le ministère de la politique sociale enregistre le plus faible taux de natalité de son histoire, avec 0,9 enfant par femme. Dans de telles circonstances, la population devrait atteindre 25 millions d’habitants en 2050, et continuer de baisser, jusqu’à 15 millions en 2100, d’après Olga Dukhnich, la directrice du département chargé de la démographie et de la migration au sein du centre de réflexion ukrainien Frontier Institute.
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