La perte d’un Mirage, coup dur pour une aviation ukrainienne en manque de moyens
Le Mirage qui s’est écrasé mardi soir en Ukraine est le premier à être officiellement détruit sur le front depuis que la France a commencé à transférer ses appareils à Kiev. Paris est toujours resté flou sur le nombre exact d’appareils transférés, mais, selon les derniers chiffres divulgués, six Mirage 2000-5 ont été promis et au moins trois ont été livrés au début de 2025.
Ce chiffre pourrait toutefois augmenter, le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, ayant annoncé, en mars, lors d’une visite sur la base aérienne de Luxeuil (Haute-Saône) – d’où proviennent les avions envoyés en Ukraine – que cette option était à l’étude. Ces autres appareils pourraient notamment venir de pays qui utilisent actuellement des Mirage, comme le Qatar, même si les négociations paraissent ardues. Le transfert de ces Mirage est un choix lourd pour l’armée de l’air française dont les capacités sont également comptées.
La perte de ce Mirage en Ukraine ne s’est pas soldée par la mort du pilote et serait due à une « défaillance aéronautique », selon Kiev. Chaque appareil perdu est toutefois un coup dur pour les forces ukrainiennes dont la flotte est extrêmement limitée et peu homogène. A l’été 2024, la destruction au combat du premier F-16 transféré à l’Ukraine, avait conduit au départ du chef d’état-major de l’armée de l’air, poussé vers la sortie par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Les Ukrainiens ont souvent dit qu’ils auraient idéalement besoin du transfert d’au moins une centaine d’avions de chasse pour assurer correctement la défense du ciel ukrainien, en lien avec les systèmes de défense de type Patriot. Selon les dernières données confirmées de sources étatiques, les Ukrainiens ont toutefois reçu, jusqu’à présent, en plus de leur vieille flotte de Mig-21, seulement 24 F-16 de fabrication américaine en provenance des Pays-Bas, et un nombre non défini d’avions similaires en provenance du Danemark, arrivés, eux, à la fin de 2024, sur 19 promis au total.
La Norvège, quant à elle, devrait avoir terminé le transfert d’au moins six appareils d’ici à la fin de l’année. La Belgique était censée transférer l’ensemble de sa flotte de 28 F-16 cette année, mais cet envoi n’aura pas lieu avant 2026.
Elise Vincent