On connaît les grandes orientations de la politique économique que Donald Trump veut mener. Faire baisser les prix (en demandant aux producteurs de pétrole et de gaz naturel de produire davantage pour peser sur les prix de l’énergie, en obtenant des laboratoires pharmaceutiques qu’ils baissent ceux des médicaments, etc.) afin de rendre du pouvoir d’achat aux Américains ; mettre en place des droits de douane sur tous les produits importés aux Etats-Unis, quelle que soit leur provenance, pour essayer de réindustrialiser le pays et inciter les entreprises étrangères à produire sur le territoire américain ; arrêter l’immigration clandestine, ce qui correspond au souhait d’une grande partie des Américains, en particulier des électeurs républicains – le nombre d’Américains nés à l’étranger atteint 48 millions en 2023, une augmentation de 1,6 million en un an, et 23 % des immigrants sont aux Etats-Unis illégalement.
Il faut d’abord remarquer que les différents objectifs de politique économique de Donald Trump sont incohérents entre eux. On sait que la hausse des droits de douane conduit à une hausse des prix des importations et des prix intérieurs des Etats-Unis. Cela résulte de ce que les entreprises ne peuvent pas ou ne veulent pas modifier leurs chaînes de valeur et continueront à produire à l’étranger ce qu’elles ont délocalisé ; aussi de ce que la distribution vise à proposer des prix bas aux consommateurs, ce qui implique… d’importer beaucoup.
Vers un supplément d’inflation
On constate aussi que la désinflation observée aux Etats-Unis (de 9 % au début de 2022 à 2,9 % aujourd’hui) a été largement provoquée par le ralentissement des salaires – le salaire par tête augmentait de 7 % par an au début de 2022, il augmente de 4,5 % sur un an aujourd’hui – et que le ralentissement des salaires ne vient pas d’une faiblesse de l’économie américaine, mais du niveau très élevé de l’immigration depuis le début de la présidence de Joe Biden. Le pourcentage des entreprises ayant des difficultés de recrutement a diminué de 52 % au début de 2022 à 35 % au début du quatrième trimestre 2024, ce qui explique le ralentissement des salaires.
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