Michel Barnier et les 41 membres de son gouvernement ont été désignés après d’interminables négociations politiques. Quatre semaines après leur nomination, les ministres et secrétaires d’Etat ont tous recruté leur directeur de cabinet, dont le rôle est essentiel pour mettre en œuvre les orientations de l’exécutif.
Le Monde a analysé les profils de ces personnages clés, qui collaborent au quotidien avec les ministres. On y retrouve sans surprise une grande majorité d’hommes, souvent énarques, ayant une expérience solide de la haute fonction publique, appartenant à l’aile droite du macronisme, et déjà présents dans des cabinets ministériels depuis 2017.
Mais ils côtoient aussi des quinquas ou des sexagénaires ayant fait leurs armes sous Nicolas Sarkozy, voire sous Jacques Chirac ou, à l’opposé, des profils plus débutants faisant le choix de rejoindre un gouvernement à la longévité incertaine.
Dix femmes, trente-deux hommes
Le gouvernement Barnier est paritaire, comme la loi l’y oblige, avec 21 femmes et 20 hommes, même si ces derniers occupent les ministères régaliens les plus prestigieux. Mais au niveau des directions de cabinets ministériels, seules dix femmes ont été nommées, soit moins d’un quart du total.
Cette féminisation très lente des entourages, malgré la loi du 19 juillet 2023, qui vise la parité dans les cabinets des ministres et du chef d’Etat d’ici janvier 2026, s’explique en partie par le profil de recrutement de ces conseillers. « Le directeur de cabinet est usuellement un énarque très capé, avec une grande expérience de l’administration, issu de la haute fonction publique ou des grands corps : un vivier restreint qui se féminise lui-même doucement », analyse le politologue Frédéric Sawicki. S’y ajoutent les contraintes inhérentes à ce genre de poste éreintant, peu conciliable avec une vie de famille, exacerbant les inégalités de genre. « Même si le turn-over s’y est récemment accéléré, avec des durées de deux trois ans à la tête d’un cabinet », note le chercheur rattaché à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne.
Le gouvernement Barnier est pourtant en voie d’amélioration par rapport à l’équipe de Gabriel Attal, qui comptait cinq femmes sur trente-trois directions de cabinet, dont seulement deux dans des ministères de plein exercice. Désormais, on compte quatre femmes parmi les huit grands ministères : la maîtresse de conférences en sciences de gestion Carole Drucker-Godard, auprès de la ministre de l’éducation nationale, Anne Genetet ; l’énarque Virginie Magnant, auprès du ministre des solidarités, Paul Christophe ; la trentenaire Charlotte Logeais, auprès du ministre des sports, Gil Avérous ; l’ancienne préfète pour l’égalité des chances Virginie Lasserre, auprès de la ministre du logement, Valérie Létard.
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