Au sein des institutions européennes comme à Paris, Rome, Varsovie ou La Haye, on attendait avec impatience que les Allemands choisissent un nouveau chancelier. Après les années Scholz, marquées par un immobilisme allemand sans précédent sur la scène communautaire, la victoire aux élections législatives du candidat de la CDU, Friedrich Merz, le 23 février, y a été accueillie avec un immense soulagement. D’autant que les résultats du scrutin laissent penser que les chrétiens-démocrates et le SPD pourraient gouverner ensemble, sans avoir à rechercher un troisième partenaire ou des accords acrobatiques au Bundestag.
Pour faire face aux défis sécuritaires et économiques auxquels elle est confrontée, l’Union européenne (UE) a besoin d’une Allemagne pleinement investie, au-delà de la défense de ses seuls intérêts. L’Europe pourra « de nouveau compter sur l’Allemagne », a assuré Friedrich Merz durant sa campagne, promettant de « réparer les liens avec ses deux grands voisins » que sont la France et la Pologne.
Du futur accord de coalition qu’il nouera, dépendront en partie ses marges de manœuvre. Mais le futur chancelier, qui veut s’inscrire « dans la tradition d’Helmut Kohl », compte poser des jalons sur la scène européenne sans attendre. A Paris, Emmanuel Macron, qui n’a jamais réussi à s’entendre avec l’actuel chancelier Olaf Scholz et qui, après la dissolution ratée de juin 2024, cherche une réhabilitation sur la scène internationale, s’en réjouit. Les deux hommes ont entamé, ces dernières semaines, un pas de deux qui laisse espérer un redémarrage du moteur franco-allemand, après une panne de trois ans sans précédent.
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