Le 3 avril, la cour d’appel de Paris a condamné la société Twitter France à verser près de 90 000 euros à une ancienne salariée, considérant qu’elle avait fait l’objet d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse, assorti d’un harcèlement moral. Cette lourde sanction, qui comprend 58 000 euros de dommages et intérêts, est notable : la décision, que Le Monde a pu consulter, établit que les multiples courriels agressifs envoyés par Elon Musk à l’ensemble des salariés du réseau social peuvent constituer un harcèlement moral en droit français.
Lorsque le patron de Tesla prend le contrôle de Twitter, à la fin d’octobre 2022, l’une des salariées du bureau français de l’entreprise, Mme G., est en congé de maternité. Elle reçoit malgré tout un e-mail dans sa boîte personnelle lui annonçant que son poste est menacé par le plan d’économies décidé par le nouveau PDG. Puis elle est destinataire, comme tous les salariés du groupe, d’une série de « courriels comminatoires » signés par Elon Musk, parfois au milieu de la nuit (heure de Paris), peut-on lire dans la décision de justice.
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