Elle n’est « candidate à rien ». Si la présidente de l’association d’élus Régions de France, Carole Delga, s’est rendue à l’Elysée, jeudi 29 août, c’est parce qu’Emmanuel Macron a sollicité l’avis des élus locaux dans le cadre des consultations fleuves qu’il mène avant de désigner le prochain chef du gouvernement.
Emmanuel Macron « a le droit de refuser Lucie Castets. Mais il a le devoir de choisir [le premier ministre] dans le bloc de gauche », a-t-elle déclaré dans Le Parisien, jeudi. Socialiste modérée, elle est opposée à la stratégie de rupture de La France insoumise. Jugeant « ridicule » de s’en tenir au programme du Nouveau Front populaire, elle en profite pour présenter cinq priorités de gouvernement, dont « la revalorisation des salaires » ou le retour « à la retraite à 62 ans ». « Il faut s’ouvrir aux autres forces républicaines pour dégager des consensus », estime-t-elle, en appelant « à la responsabilité de tous les parlementaires qui ont bénéficié du front républicain [lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet] ».
Carole Delga était accompagnée du président délégué de Régions de France, Renaud Muselier. Membre du parti Les Républicains (LR) jusqu’en 2021, le président de Provence-Alpes-Côte d’Azur se dit « de droite, mais dans la macronie maintenant ». Bref, le tandem pouvait préfigurer la majorité allant des socialistes à la droite modérée que le chef de l’Etat appelle de ses vœux.
« Culture du compromis »
A l’Assemblée nationale, « c’est le groupe central qui est majoritaire, pas la gauche », a considéré Renaud Muselier sur France 2, jeudi, en faisant référence à la réélection de Yaël Braun-Pivet (Renaissance) au perchoir, le 18 juillet, contre le candidat du Nouveau Front populaire, le député communiste du Puy-de-Dôme, André Chassaigne. Mais, a reconnu M. Muselier, l’enjeu est aujourd’hui le suivant : « Comment fédérer ce groupe central ? ».
Pour certains responsables politiques, c’est bien du côté des élus de terrain qu’il faut chercher une sortie de crise, eux qui gèrent souvent localement des majorités composites et sont rompus à la recherche du consensus transpartisan. « La culture du compromis devrait conduire à la recherche d’une coalition d’élus locaux », a plaidé le maire LR de La Baule (Loire-Atlantique), Franck Louvrier, dans Le Journal du dimanche du 18 août, prônant « un gouvernement d’élus locaux ».
Le maire Horizons de Nice (Alpes-Maritimes), Christian Estrosi, a également réclamé la présence de « grands élus locaux » dans le gouvernement, comme ce fut toujours le cas « de De Gaulle à Sarkozy ». « On n’associe pas assez ceux qui font la croissance essentielle de notre pays : le monde de l’économie et les grandes collectivités, qui représentent 70 % de l’investissement public », a-t-il expliqué.
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