C’est un résultat qui fait tache, au cours d’une vague de chaleur longue et intense. Les émissions de gaz à effet de serre de la France sont quasi stables (+ 0,2 %) au premier trimestre 2025, d’après les données provisoires du Citepa, publiées vendredi 4 juillet. Pour la première fois, cette association, chargée par le gouvernement de calculer les émissions, livre également une estimation des rejets carbonés attendus dans l’année en cours : ils devraient baisser de 0,8 % en 2025.
Si elle était confirmée, cette valeur constituerait la plus faible réduction annuelle depuis 2018 (hors rebond post-Covid-19), et une baisse totalement insuffisante par rapport aux objectifs climatiques. La France doit en effet réduire ses émissions de 5 % par an jusqu’à la fin de la décennie pour respecter la cible de − 55 % d’ici à 2030 par rapport à 1990 et faire sa part dans la lutte contre le réchauffement climatique. Dit autrement, il s’agit désormais de multiplier le rythme par plus de six.
L’année 2025 poursuit le net ralentissement de la baisse des émissions entamé l’an dernier : elles avaient été réduites de 1,8 % en 2024 – contre 6,8 % en 2023 et 3,9 % en 2022 –, poussant le Haut Conseil pour le climat à appeler à un « sursaut collectif » dans son rapport annuel publié jeudi. « Ce sont des chiffres très mauvais », reconnaît auprès du Monde la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, pointant « la confusion du discours politique, les reculades, les propos irresponsables et populistes de certains sur la transition écologique ».
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