C’est bel et bien la fin d’une « parenthèse heureuse ». Une étude publiée fin août par La Fabrique de l’industrie, un think tank proche du patronat, se penche sur la dynamique des créations d’emplois industriels en France entre 2016 et 2024, une mécanique désormais enrayée depuis un an. Réalisée par l’économiste Diana Karachanski, cette enquête indique que l’emploi industriel manufacturier a progressé dans l’Hexagone sur cette période (2016-2024) de façon continue, pour passer d’environ 2,6 millions à 2,8 millions, soit une hausse de 6,8 %. Une performance jamais enregistrée à ce niveau sur une durée aussi longue depuis le choc pétrolier de 1973 et le début de la désindustrialisation française.
Mais ces bons résultats semblent toucher à leur fin. Selon le baromètre du cabinet Trendeo, publié en mars, le solde net de créations d’emplois dans l’industrie est resté certes positif en 2024, mais il a reculé de plus de 60 %, à quelque 31 000 emplois créés contre plus de 81 000 en 2023. Ce coup de frein résulte d’un double mouvement : la forte hausse des suppressions d’emplois en 2024 (+ 77 %) et la baisse des créations (–18 %). Ces mauvais résultats s’expliquent notamment par l’augmentation des défaillances et liquidations d’entreprises en 2024 (+ 17 %), qui persiste en 2025 (+ 2,8 % au premier semestre). Depuis le début de l’année, la France a également continué de perdre des usines : entre janvier et juin, 23 fermetures de sites nettes ont été recensées selon Trendeo.
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