- La ministre de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, a annoncé dimanche vouloir interdire les écrans pour les plus jeunes enfants, de la naissance à 3 ans.
- L’idée serait d’appliquer également cette restriction au sein des foyers, a-t-elle indiqué dans les colonnes du « JDD ».
Une idée qui fait déjà beaucoup parler. Dans un entretien accordé au JDD
dimanche 15 juin, Catherine Vautrin a annoncé vouloir « interdire l’exposition aux écrans pour les plus petits, de la naissance à l’âge de 3 ans »
. Cette restriction devrait s’appliquer « partout, y compris à la maison »
bien que les autorités « ne soient pas chez les gens pour le vérifier »
.
La ministre de la Santé et des Solidarités reconnaît qu’une telle mesure relève d’un changement de paradigme de toute la société. Mais l’objectif derrière ces annonces est surtout « d’insuffler l’idée que ça ne se fait pas »
, l’ancienne maire de Reims dressant un parallèle avec « l’interdiction de la
fessée
«
. « La police n’est pas allée vérifier dans les foyers si l’interdiction était appliquée, mais le fait de la proclamer a fini par ancrer l’idée qu’on ne tape pas un enfant, même d’une ‘petite’ fessée »,
met en avant la ministre.
Des premières limitations dans les lieux d’accueil
Dans un premier temps, le gouvernement prévoit de publier « dans les toutes prochaines semaines un arrêté interdisant les écrans dans les lieux d’accueil des enfants de moins de 3 ans »
. « Les professionnels ont déjà une forte sensibilité à l’impact des
écrans
sur les tout-petits. Ils ont contribué à l’élaboration d’un référentiel sur la qualité d’accueil qui mentionne déjà cette interdiction, et cela leur donnera une assise encore plus forte pour conseiller les parents »
, juge Catherine Vautrin. En parallèle, des informations à ce sujet seront également envoyées aux parents via la Caisse d’allocations familiales et la Caisse d’Assurance maladie, tandis que « des campagnes de communication »
devraient être mises en place dans les mois à venir.
Fin avril, un rapport publié par des experts de la santé a appelé à une « prise de conscience collective »
face aux effets délétères des écrans sur les plus jeunes, chez lesquels l’exposition aux tablettes, à la télévision, aux ordinateurs, aux téléphones ou aux jeux vidéo « altèrent durablement la santé et les capacités intellectuelles »
.