Il n’y avait pas l’empressement des grands jours au Forum annuel SelectUSA, où les Etats-Unis se sont efforcés d’attirer les investisseurs du monde entier, à National Harbor (Maryland), non loin de Washington. Le secrétaire au commerce, Howard Lutnick, n’a pas fait le déplacement et s’est contenté d’expédier un message vidéo vantant la supériorité américaine. « Quel bon moment pour investir aux Etats-Unis ! », s’est-il exclamé. Le débat introductif, lundi, fut un chef-d’œuvre d’évitement, les patrons des compagnies allemandes Ola Källenius, pour Mercedes-Benz, et Barbara Humpton, pour Siemens USA, ne prononçant pas le mot « droit de douane ». Quant aux stands des ministères de l’Etat fédéral, ils étaient déserts. Rien à voir avec l’enthousiasme des années Biden (2021-2025), dont les subventions séduisaient les investisseurs étrangers. Les participants étaient « 5 500 contre 5 000 » en 2024, annonce toutefois le Forum SelectUSA.
En dépit de la douche froide infligée par la politique tarifaire de Donald Trump, tous s’efforçaient de faire des affaires, étrangers et responsables américains. « Ceux qui doutent sont restés chez eux, mais nous avons des discussions très sérieuses », glisse Denise Desatnick, responsable du développement économique de Caroline du Nord. Il y a un mois, le slogan des responsables économiques locaux américains était celui d’une économie en « pause ». Le ton a changé. Il faut désormais avancer, comme le confie le responsable du développement économique de Kansas City, Chris Guttierez. « Il y a eu une petite pause pendant les élections, le temps de voir qui allait gagner et quelles politiques seraient mises en place. Puis sont venus les tarifs douaniers. Mais depuis deux semaines, de nombreuses entreprises ont décidé qu’elles ne pouvaient plus attendre, alors que leurs concurrents commençaient à investir », assure M. Guttierez, qui cite l’investissement à Kansas City du pharmacien allemand Merk et de la société de technologie financière Fiserv.
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