Les Etats-Unis sont prêts à discuter de partenariats sur les minerais rares avec la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré le département d’Etat, dimanche 9 mars, après qu’un sénateur congolais a pris contact avec Washington pour proposer un accord en échange d’une aide à la sécurité. La RDC, qui dispose de vastes richesses en cobalt, lithium et autres minerais rares, est confrontée depuis des semaines à une vaste offensive des rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23), soutenus par le Rwanda, dans l’est du pays, et l’idée d’un accord avec Washington, à l’image de celui en discussions avec l’Ukraine, circule à Kinshasa.
« Les Etats-Unis sont ouverts à la discussion sur des partenariats dans ce secteur qui soient alignés sur la politique “America First” de l’administration Trump », a dit un représentant du département d’Etat à Reuters, notant que la RDC détient « une part significative des minerais critiques utilisés dans le monde pour les technologies avancées ». Les Etats-Unis travaillent « pour renforcer l’investissement du secteur privé en RDC afin de développer les ressources minières de manière responsable et transparente », a-t-il ajouté.
Le gouvernement de Kinshasa n’a pour l’heure détaillé publiquement aucune proposition, assurant seulement chercher à diversifier ses partenariats. Selon son porte-parole, Patrick Muyaya, les responsables américains et congolais ont des échanges quotidiens. « La RDC a des réserves disponibles et il serait bien que des capitaux américains investissent ici », a-t-il déclaré. Selon deux sources interrogées par Reuters, André Wameso, directeur de cabinet adjoint du président, Félix Tshisekedi, s’est rendu en début de mois à Washington pour des discussions sur un éventuel partenariat.
Le 21 février, un lobbyiste représentant le sénateur congolais Pierre Kanda Kalambayi a adressé des lettres au secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, et à d’autres responsables de l’administration de Donald Trump, invitant les Etats-Unis à investir dans les minerais en RDC en échange d’une aide à renforcer la « stabilité régionale ». Il existe cependant plusieurs autres initiatives, encore au stade préliminaire, ont déclaré des sources proches de la présidence congolaise, du ministère des mines et des sources à Washington.