Les Etats-Unis, qui avaient notifié au Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) la fin de leur financement de l’aide alimentaire d’urgence dans quatorze pays, sont revenus sur leur décision pour six d’entre eux, a annoncé, mercredi 9 avril, un porte-parole du PAM à l’Agence France-Presse (AFP).
Lundi, le PAM, qui a déjà subi une baisse de 40 % de ses financements pour 2025, avait annoncé avoir été notifié par Washington de nouvelles coupes budgétaires concernant cette aide alimentaire dans ces quatorze pays : Afghanistan, République démocratique du Congo, Niger, Yémen, Tchad, Mali, Nigeria, Madagascar, Somalie, Syrie, Liban, Jordanie, Irak et Equateur.
L’agence onusienne avait alors estimé que si ces annonces étaient mises en œuvre, « cela représenterait la peine de mort pour des millions de personnes faisant face à la faim extrême et à la famine ».
« La poursuite du soutien des Etats-Unis est capitale », prévient le PAM
Les Etats-Unis ont depuis changé d’avis et notifié le PAM que six d’entre eux ne seraient finalement pas concernés (Somalie, Syrie, Liban, Jordanie, Irak et Equateur), a déclaré mercredi ce porte-parole onusien précédemment cité. Malgré tout, avec le maintien de la décision pour les huit autres pays, « la faim va s’aggraver, des millions de vies vont être perdues et des régions entières déstabilisées », a-t-il mis en garde. Par exemple, en Afghanistan, l’aide alimentaire bénéficiant à deux millions de personnes pourrait s’arrêter cette année, et plus de 400 000 enfants et mères souffrant de malnutrition ne recevront plus de traitements nutritionnels, a-t-il noté.
« Alors que la faim atteint des records, la poursuite du soutien des Etats-Unis est capitale », a commenté mercredi sur X la patronne de l’agence, Cindy McCain, tandis que le compte X du PAM se disait « reconnaissant » envers les Etats-Unis pour « continuer à donner la priorité à l’aide alimentaire vitale pour ceux qui ont faim en première ligne des crises ».
L’administration du président américain Donald Trump a supprimé 83 %, soit « des dizaines de milliards de dollars », des programmes de l’agence de développement américaine USAID, qui gérait à elle seule jusqu’à présent un budget annuel de 42,8 milliards de dollars, soit 42 % de l’aide humanitaire déboursée mondialement.