Le silence entre le chef de l’Etat et le maître du Kremlin, accusé de crimes de guerre, aura duré un peu moins de trois ans. Mais l’enjeu du nucléaire iranien est d’une telle importance qu’il a incité Emmanuel Macron à reprendre contact, mardi 1er juillet, avec Vladimir Poutine, en dépit de la poursuite de la guerre en Ukraine.
S’il parle à Donald Trump, le président russe est toujours un paria en Europe, tandis qu’il refuse toute perspective de cessez-le-feu, au moment où son armée pousse son avantage sur le territoire ukrainien. Avant d’arrêter « sa » guerre, il a exigé une nouvelle fois, lors de sa conversation avec Emmanuel Macron, de régler les « causes profondes » du conflit – en gros l’expansion présumée de l’OTAN –, dont il rejette la responsabilité sur « les Occidentaux ».
Malgré tout, le président français entend mobiliser les membres du Conseil de sécurité des Nations unies, y compris la Russie et la Chine, pour pousser les feux d’une négociation sur le programme nucléaire iranien. Après Vladimir Poutine, qui lui a assuré ne pas encourager son allié iranien à se doter de la bombe, le locataire de l’Elysée entend s’entretenir « prochainement » avec son homologue chinois, Xi Jinping. Pour Emmanuel Macron, le temps de la diplomatie est revenu après les frappes israéliennes et américaines, alors que le cessez-le-feu entre l’Iran et l’Etat hébreu, annoncé le 24 juin, a mis un terme à ce que le président Trump a baptisé la « guerre des douze jours ».
Le président français n’est pas le seul à souhaiter qu’une solution négociée prenne au plus vite la suite des opérations militaires américano-israéliennes. Ses homologues allemand, Friedrich Merz, et britannique, Keir Starmer, dont les pays ont signé le 14 juillet 2015 l’accord de Vienne (avec les Etats-Unis, l’Union européenne, l’Iran, la France, la Chine et la Russie déjà), sont au fond sur la même ligne. Bien qu’ils se refusent, eux, à parler au président russe, dont ils jugent la parole « non fiable ».
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