LETTRE DU BENELUX
Très exactement 1 162 blessés, deux morts, quelques mains arrachées et « une nuit d’horreur » dans des hôpitaux, comme l’a confié le docteur Tjeerd de Faber, ophtalmologue à Rotterdam. La nuit du 31 décembre au 1er janvier a été tellement agitée aux Pays-Bas qu’elle a engendré un débat de société et une question qui, désormais, préoccupe – et divise – les élus, le gouvernement, les municipalités et les éditorialistes. Faut-il interdire la tradition des pétards, fusées et autres feux d’artifice qui accompagnent traditionnellement les fêtes de l’an neuf ?
Les événements qui ont, cette année encore, marqué la Saint-Sylvestre (270 voitures incendiées, 200 arrestations, des bagarres à coups de couteau, des bâtiments et du mobilier urbain saccagés, etc.) ont semblé presque banals : les violences du réveillon sont, aux Pays-Bas, devenues une tradition. A l’instar des bains de mer dans l’eau glacée de Scheveningen ou de la dégustation de « slam », un lait aux épices et aux fruits secs.
Une coutume ancienne, la sortie dans les rues avec des poêles ou des casseroles sur lesquelles on tambourinait pour chasser les esprits malins a, elle, laissé la place à des concerts moins pacifiques et plus bruyants, ceux de pétards de plus en plus volumineux, parfois dotés de la puissance d’une grenade. Parmi eux, le Cobra, un produit italien dont certaines versions ont la taille d’un aérosol et sont, en principe, réservées aux artificiers.
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