LA LISTE DE LA MATINALE
Cette semaine en salle, les héros se mettent dans de beaux draps. Dans Eddington, d’Ari Aster, un shérif malhabile se lance dans une campagne désastreuse qui achève de disloquer une petite bourgade du Nouveau-Mexique. Dans Moon, une ex-championne de MMA partie entraîner de riches héritières en Jordanie découvre ce qu’il en coûte de se prendre pour une justicière. Par ailleurs, d’excellentes nouvelles nous viennent d’Asie, avec un doublé taïwanais du regretté Edward Yang, et l’originale fable amoureuse sur le littoral japonais de Super Happy Forever.
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« Eddington » : l’Amérique déglinguée
Alors que le cinéma américain semblait avoir égaré sa capacité critique, voilà qu’Ari Aster plonge au cœur de la faille. Repéré dans les rangs d’une nouvelle vague horrifique (Hérédité, en 2018, puis Midsommar, en 2019), le surdoué de 38 ans, poulain de la société A24, réveille avec son quatrième film un scepticisme hérité du Nouvel Hollywood. Avec Eddington, il poursuit le virage hors du genre amorcé par Beau Is Afraid (2023), vers une fable psychiatrique d’une grande noirceur, imaginée en pleine macération du Covid-19.
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