LA LISTE DE LA MATINALE
On tentera cette semaine, dans les salles obscures, de se remettre de chocs parfois douloureux. Valeria Bruni Tedeschi noue un lien complice avec une famille endeuillée dans L’Attachement, de Carine Tardieu, pendant qu’en Islande Una tente de faire face à la disparition de son grand amour secret dans When the Light Breaks, de Runar Runarsson. Quant au documentariste Nicolas Burlaud, il se replonge, pour Les Fils qui se touchent, dans ses souvenirs d’un Marseille populaire effacé après qu’il a subi un trou de mémoire causé par une crise d’épilepsie.
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« L’Attachement » : dans la brume des affects
Adapté du roman d’Alice Ferney L’Intimité (Actes Sud, 2020), l’intrigue est ici affaire de voisinage, de solidarité, de liens : un jeune garçon, Elliot, s’attache à Sandra (Valeria Bruni Tedeschi), une libraire féministe célibataire ; et Sandra à Elliot, mais aussi à Alex (Pio Marmaï), veuf précoce, qui se retrouve seul à élever deux enfants, traîne son air hagard en attendant de comprendre ce qui lui arrive, traverse son deuil.
L’Attachement déjoue nos attentes romantiques de spectateur. A l’instar des personnages, on ne sait pas où l’on va, ni que faire de toute cette affection qui circule, ne se laisse jamais solidifier en catégories préétablies (amour, amitié) : le film navigue toujours en deçà, dans cette brume où le sentiment ignore encore ce qu’il est.
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