LA LISTE DE LA MATINALE
Le cinéma remonte le temps cette semaine. Akiva Schaffer ressuscite avec bonheur l’humour ZAZ des années 1980 avec Y a-t-il un film pour sauver le monde ? ; Junta Yamaguchi pousse délicieusement à l’extrême le paradoxe temporel dans En boucle et Sarah Friedland offre un beau portrait de femme, dont les âges semblent comme se confondre, dans le délicat A feu doux.
A voir
« Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? » : un humour peu policé
Dans le sillage du maître du mauvais goût parodique Mel Brooks, la triade formée par David Zucker, Jim Abrahams (1944-2024) et Jerry Zucker, trois copains d’enfance originaires du Wisconsin, abrégée sous l’acronyme ZAZ, porta haut le flambeau de la comédie américaine.
Inaugurant, en 1980, son succès par une parodie hilarante des films de catastrophe aérienne – Y a-t-il un pilote dans l’avion ? – le trio signe, à partir de 1988, une trilogie dont la vedette est l’acteur canadien Leslie Nielsen (1926-2010). Y a-t-il un flic pour sauver le monde ?, reprise contemporaine de la franchise, signée Akiva Schaffer, remet à zéro les compteurs avec l’arrivée de Liam Neeson en Frank Drebin Jr, soit le fils de son père.
Une trame de film noir usée jusqu’à la corde lui sert d’argument. Un meurtre. Un enquêteur décavé. Une voix off. Une blonde fatale en quête de vengeance – Pamela Anderson, qui revient avec un certain chien sur le devant de la scène – dont le double jeu autant que la plastique renversent l’inspecteur.
L’essentiel réside ici dans la conception stakhanoviste du comique qui gouverne la mise en scène, et qui consiste à administrer un gag par plan, sans considération particulière pour son raffinement ou son opportunité. La répétition, l’absurde, les références à gogo (de Citizen Kane à Batman), le tiré-par-les-cheveux, la dérive du non-sens font ici, pas systématiquement, mais assez souvent, les conditions d’une joie simple mais précieuse. J. Ma.
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